Mode sombre

Construction de l’école des Boutours selon un concept écosystémique global

Une réalisation proposée par ARB - Institut Paris Région

Bâtiments Conception Management et gouvernance Vie locale

Contributeur

Référent :  Marc Barra, écologue, ARB îdF, dépt. de L’Institut Paris Region
Contact : 

marc.barra@institutparisregion.fr

Descriptif

Objectifs 
Pour satisfaire aux besoins des futurs habitants d’un quartier qui reçoit la ZAC de la Mare Huguet et accueillir les enfants des environs dans de bonnes conditions, dans une halle des marchés datant des années 2000, dont ont été conservées l’infrastructure et la structure, une nouvelle école maternelle de 9 classes, ainsi que l’ensemble de ses équipements annexes (office, réfectoire, logement de gardien…) a été aménagée. Par sa connexion avec l’école contiguë (auparavant maternelle qui a été transformée en école élémentaire), le site forme un groupe scolaire.
La réalisation du groupe scolaire permet de créer un lien physique et social entre la ZAC et la partie plus ancienne de cette partie sud de la Ville. Cette opération favorisant le contact entre les nouveaux habitants et ceux déjà présents dans le quartier participe du renforcement sociologique physique et symbolique du quartier des Boutours de Rosny-Sous-Bois.
Ce projet, mené en interne par une équipe d’architectes et d’ingénieurs, s’est donné pour objectif de dépasser le champ du développement durable. D’aller encore plus loin en tentant de doter l’architecture d’une capacité à ne détruire en aucune façon le peu de ressources qui nous restent à partager sur terre en intégrant les principes de la décroissance et de la basse complexité technologique.
Et mieux, même, de faire de l’architecture un socle régénérateur de notre écosystème.

Mesures mises en œuvre
L’école est dotée notamment :
- d’une ventilation naturelle contrôlée à haute performance énergétique, qui diffère de la ventilation classique (ventilation naturelle « incontrôlée » ou ventilation mécanique contrôlée) et qui a pour but, par la seule forme du bâtiment, de diminuer la part des éléments techniques peu résilients, coûteux et difficiles à entretenir. Une architecture économique en matière, en machines, en impact environnemental et financier a conduit à revisiter le système multimillénaire des tours à vent, ouvrant au travers, notamment d’échangeurs double flux, une voie innovante et prometteuse pour la ventilation des bâtiments ;
- d’une rénovation bioclimatique tendant vers le passif. Les façades intérieures sont largement ouvertes afin de permettre une grande capacité d’éclairement naturel et sont travaillées de manière bioclimatique. Les végétaux participent également au bioclimatisme du bâtiment.
- de l’utilisation de matériaux biosourcés (bois, paille, terre), ayant pour but de donner à ce bâtiment une faible empreinte carbone (faible émission de gaz à effet de serre et faible utilisation du pétrole). Dans un cadre de qualité architecturale et écologique les menuiseries et les fermetures sont en bois. La toiture s’attache à poursuivre la recherche d’éléments de construction biosourcés en intégrant des bardeaux de bois ;
- de la compensation de l’énergie consommée lors de la construction et de l’utilisation du bâtiment ;
- de la compensation des matériaux biosourcés consommés ;
- de la recherche de mise en œuvre de technologies de très basse complexité ;
- de la poursuite de la démarche participative dans le processus de la construction publique : des chantiers participatifs de construction de

briques en terre crue pour certains murs du préau et des salles des dortoirs ont été mis en œuvre. Plus de 4000 briques ont ainsi été réalisées ;
- de l’amplification de la formation in situ afin que ces nouveaux savoir-faire demeurent sur le territoire (formation, pro-paille, paille porteuse, enduit terre, étanchéité à l’air…) ;
- de l’utilisation de matériaux locaux sains pour le biotope et la santé des enfants ;
- tous les isolants de la toiture et cloisons sont issus de matériaux biosourcés recyclés dans le cadre d’une économie socialement responsable  (isolant Metisse®...) ;
- du développement de la biodiversité, d’une architecture « pédagogique », de la réutilisation des « déchets »…

L’école a par ailleurs reçu en octobre 2017 le niveau Or de la démarche « Bâtiment Durable Francilien » par Ekopolis pour sa phase conception avec 91/100.

Résultats/Impact pour la biodiversité :
Se détournant de l’extractivisme ainsi que de la prédation sociale et environnementale, le recours à des technologies de basse complexité ne nécessitant pas l’utilisation de terres rares ou d’autres minerais limite la destruction invisible, parce que souvent perpétrée à l’étranger, de notre biodiversité biologique et sociale commune (concept de biodiversité grise ).
Dans une démarche avancée d’éco-construction, l’effort porte sur l’utilisation de matériaux biosourcés mais aussi sur une économie de cette matière biosourcée quand elle est lentement renouvelable. A titre d’exemple, la paille est largement utilisée comme isolant, et quand cela est possible elle est aussi utilisée pour la portance en remplacement du bois afin de diminuer l’impact sur  l’écosystème forestier.
Plus avant encore, la volonté de compensation écosystémique a amené l’équipe de maîtrise d’œuvre à inventer le concept de « forêt-jardin-ouvrable », permettant une régénération biologique, nourricière et sociale à laquelle s’ajoute une capacité à retrouver du bois de construction pour le futur.
La conservation de la halle permet par une intervention peu destructive de réexploiter la prédation de la biodiversité déjà opérée lors de la construction initiale. Considérant l’importance de la trame brune dans la biodiversité, les fondations complémentaires sont réalisées sur pieux vissés amovibles qui minimisent les impacts sur le sol.
L’aménagement paysager conserve au maximum les arbres présents. Ces arbres et ceux nouvellement plantés (dix arbres fruitiers seront plantés dans la cour) créent un site verticalement très planté qui rejoint une horizontale fleurie du fait des toitures terrasses (cultivées de petits fruits vivaces et végétalisées d’une prairie fleurie). Le remplacement du mur de soutènement par un talus planté de petits fruitiers vivaces (framboisiers, cassissiers…) et d’un potager pédagogique mêlant vivaces et annuelles permet de former un écrin végétal pour l'installation de nouvelles espèces et au final de fortement végétaliser un site actuellement très minéral.
Ce jardin pédagogique pour les enfants permettra une reconnexion à la nature, au goût, à la nourriture saine, et formera un élément supplémentaire de valorisation de la biodiversité urbaine.
La forte présence végétale mise en place dans la cour, sur le parvis, dans le passage piéton et sur les toitures terrasses permettront de minimiser l’effet d’ilot de chaleur urbain en même temps qu’elle apportera un agrément visuel et sensible.
La proximité de la gare RER et la rénovation de la voie Victor Hugo permettront un accès à pied individuel ou collectif renforçant l’aspect accueillant et peu circulant du quartier. Une large place est faite au parking de vélos, trottinettes et poussettes sur le parvis commun à l’élémentaire et à la maternelle. L'encouragement des déplacements doux diminuera donc la pollution atmosphérique et par là les nuisances sur la biodiversité.

Thématiques : 
  • Construction
  • Matériaux
  • Rénovation / Réhabilitation
  • Aménagement
  • Milieux naturels et aquatiques, biodiversité
  • Éducation et formation
  • Dé-mobilité et mobilités actives
Échelle : 
  • Bâtiment

Fiche d'identité

marker  Île-de-France / Paris
Type de territoire : 
  • Métropole
Date de livraison :  30/09/2017
Coût du projet :  6 268 830 € HT
Maîtrise d'ouvrage :  Mairie de Rosny-sous-Bois
Maîtrise d'oeuvre :  Mairie de Rosny-sous-Bois
Partenaires associés :  ADEME, Région Ile-de-France, Etat (Fonds de Soutien à l’Investissement Public Local), CAF, Bureau de contrôle ALPES contrôles, Tribu environnement, Le centre de la terre, l’atelier des alvéoles paysagiste.

Distinctions

Labels / certifications :  Ekopolis
Concours / récompenses :  Meilleure ville moyenne pour la Biodiversité 2017

Médias

Évaluation du projet*

sur la base du déclaratif du contributeur

Critère n°1 : SOBRIÉTÉ

Pas de consommation foncière, réemploi d’une structure bâtie existante, compensation volontaire des impacts résiduels hors site, végétalisation du bâti

Paille porteuse, bois locale, ventilation naturelle, terre crue, isolants issus du recyclage, ACV…

Recherche d’une empreinte globale la plus basse possible.

Totalement, et même pas d’électronique pour la ventilation (ventilation naturelle).

Critère n°2 : INCLUSION

Ateliers participatifs avec la communauté éducative au sens large, les riverains, les associations loclaes, pour fabriquer des briques en terres crues, tricoter des gilets pour les élèves, animer des ateliers nature avec des associations naturalistes.

Ecole, dans une ville populaire.

Ecole, dans une ville populaire.

Pas d’information disponible

Critère n°3 : RÉSILIENCE

Le programme s’inscrit dans la réponse aux crises climatique et de la biodiversité.

C’est l’objet même du programme : approche écosystémique globale.

Critère n°4 : CRÉATIVITÉ

Formation aux métiers liés à l’écoconstruction et à l’usage des matériaux bio-sourcés.

Matériaux bio-sourcés, architecture frugale et bioclimatique

Critère n°5 : POTENTIEL DE RÉPLICABILITÉ

Voir le rapport de visite Capitale française de la Biodiversité 2017 : http://www.capitale-biodiversite.fr/sites/default/files/experience/documents/rosny-sous-bois-cr-visite-cfb-2018.pdf

Voir le témoignage vidéo de l’architecte dans « Médias ».

La commune de Rosny-sous-Bois poursuit et amplifie son travail dans le domaine avec le Centre de loisirs Jacques Chirac https://www.ekopolis.fr/operation-batiment/centre-de-loisirs-jacques-chirac

Formée aux affaires internationales et européennes entre l’Angleterre et la France dans le cadre d’un double diplôme Sciences-Po Lille / Université du Kent, Marion a débuté sa carrière en plaidoyer et relations institutionnelles des organisations non gouvernementales, dans le secteur du commerce équitable (Label Max Havelaar France). Ses expériences sont aussi en lien avec les territoires, avec un passage en coopération décentralisée à l’échelle d’un conseil départemental.

Voir son profil Linkedin

Issue des sciences sociales, de l’histoire de l’art et de l’architecture, après diverses expériences dans la gestion de projets culturels et la production audiovisuelle, Camille a travaillé dans la communication au sein du groupe VINCI : depuis les grands projets à l’international jusqu’à La Fabrique de la Cité, think tank dédié à la prospective urbaine

Voir son profil Linkedin

Carla DONCESCU

Diplômée d’un master 2 en Economie du Développement à Panthéon-Sorbonne, et actuellement en formation alternance du Master 2 Relation Internationale et Action à l’Etranger dans la même Université, c’est à travers ces différents prismes et ses expériences à l’internationale qu’elle approche les problématiques de villes et territoires durables.

Voir son profil Linkedin

 

Manon EXBALIN

Diplômée d’un Master en sociologie de la communication, Manon a travaillé précédemment pour Greenpeace, la Mairie de Paris (en particulier pour venir en aide aux étudiants), et le Ministère de la Transition Ecologique (DGALN – Mission Communication).

Voir son profil Linkedin 

Géographe de formation (Université d’Etat de Saint-Pétersbourg), elle a débuté au poste de géographe économiste à l’Académie d’Économie Agricole (Russie), avant de poursuivre sa carrière en France, en tant qu’assistante administrative et comptable (Air Liquide, Association TGV Provence Côte d’Azur, COFHUAT, Groupe Hervé)

Voir le profil Linkedin

Avant de rejoindre l’équipe FVD, il a occupé plusieurs postes dans la gestion des collectivités  locales. Allant d’élu et adjoint au maire de sa ville natale Besançon, chargé des relations universitaires et de la coopération internationale puis Directeur du Développement économique de la Ville de Pantin, pour ensuite être directeur de cabinet à Montreuil où il a notamment piloté la refonte en profondeur du projet urbain vers davantage d’écologie et de développement durable, Il continue son parcours en tant que Haut Responsable de la Résilience de la Ville de Paris.

Il promeut une vision holistique et systémique du développement durable et apporte son expérience/expertise en résilience territoriale et en transition écologique et sociale.

Voir son profil Linkedin

 

X