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ÉcoQuartier de la Ravine Blanche

Une réalisation proposée par MTE

Bâtiments Conception Vie locale

Contributeur

Référent :  Thomas Zamansk DHUP/DGALN/AD4
Contact : 

Thomas Zamansk, Chef du bureau de l'aménagement opérationnel durable - MTE
Thomas.Zamansky@developpement-durable.gouv.fr

Céline Callegari, Chargée de mission - MTE
celine.callegari@developpement-durable.gouv.fr

Descriptif

Située à l'ouest du centre ancien, la Ravine Blanche est l'un des quartiers les plus denses de la commune de Saint Pierre.

L'histoire de Ravine Blanche débute avec sa construction de toute pièce, au début des années 60, au plus fort de l'urbanisation d'après-guerre et des grands ensembles. Ce quartier constitue l'un des premiers quartiers d'habitat social des années 1960.

Ce projet ANRU consiste à requalifier ce quartier à travers son accroche à la fois à sa façade maritime et au centre-ville, et à le réintégrer dans l'agglomération, notamment avec la mise en place d'un TCSP. Il s'agit de transformer un quartier défavorisé en le réintégrant dans la trame urbaine par des opérations de réhabilitation de logements, de requalification des espaces publics, de construction de nouveaux logements, de recomposition de la trame viaire et de clarification des domanialités.

Ce projet fait partie des sites pilotes pour la labellisation ÉcoQuartier dès 2012. Il est reconnu pour sa qualité, son exemplarité, et son caractère innovant, du point de vue organisationnel et social.

Ravine Blanche est un projet englobant les trois dimensions du développement durable, il vise à suturer un morceau de ville existant dans un centre ancien et sensible tout en préservant sa spécificité et son identité. Projet de quartier qui intègre de l'écologique (au sens de l’écosystémique de l'humain donc environnemental et social) et de l'économique dans du développement et de la durabilité.

Il a également été souligné la tentative d’appropriation des outils de l’architecture bioclimatique dans la réhabilitation.

Thématiques : 
  • Rénovation / Réhabilitation
  • Construction
  • Qualité du logement
  • Aménagement
  • Renouvellement urbain
  • Commerces
  • Dé-mobilité et mobilités actives
Échelle : 
  • Quartier

Fiche d'identité

marker  La Réunion / Ville de Saint-Pierre
Type de territoire : 
  • > 20 000 < 100 000 habitants
Date de livraison :  02/09/2015
Surface bâtie :  60ha
Coût du projet :  140 millions d'euros
Maîtrise d'ouvrage :  Ville de Saint-Pierre
Maîtrise d'oeuvre :  Groupement de bureaux d’étude techniques, AMO qualité urbaine, développement économique et communication
Partenaires associés :  Agence Réunionnaise de l'Energie (ARER), Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU), Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL), Etat (SGAR, DEAL, DAC), Conseil Régional, Conseil Général, Caisse des Dépôts, ADEME, CAUE, Agorah (agence d'urbanisme), ARER, ARMOS, Chambre de Commerce et d'Industrie de La Réunion, Collège technique

Distinctions

Labels / certifications :  Labellisation ÉcoQuartier
Concours / récompenses :  Ville Durable Réunionnaise, territoire stratégique, ville moyenne

Évaluation du projet*

sur la base du déclaratif du contributeur

Critère n°1 : SOBRIÉTÉ

Foncier :

Un des axes forts de ce projet réside dans l’amélioration du cadre de vie du quartier de la Ravine Blanche et des usages. Cela se traduit notamment par la densification (en passant de 36 à 50 logt/ha) et la reconstruction de la ville sur la ville: un enjeu majeur du SAR (Schéma d’Aménagement Régional notamment) à la Réunion, de par la rareté et le coût du foncier (en centre-ville) et de par la préoccupation de diminuer l’impact des circulations automobiles pour créer un territoire des « courtes distances ». Cet aspect est indissociable de la présence de commerces, et d’équipements de proximité.

Un travail particulier sur la qualité urbaine et architecturale a été fait (requalification des espaces résiduels, résidentialisation, végétalisation des espaces communs et/ou naturels, redéfinition de la trame viaire et du foncier, création d’espaces de rencontre, développement des maillages piétonniers et des pistes cyclables…).

Avec l’ÉcoQuartier Ravine Blanche nous ne sommes pas dans une logique de démolition complète, encore moins dans une création d’un nouveau quartier, mais bien sur un site déjà densément construit1, peuplé depuis 40 ans par une majorité de ménages à faibles revenus où l’activité et les services n’existent pratiquement pas. Les propriétés et les initiatives individuelles sont largement minoritaires; le foncier est majoritairement détenu par les bailleurs sociaux qui possèdent 7 logements sur 10.

Biodiversité :

La préservation et la valorisation de la biodiversité, du lagon et des milieux naturels est une préoccupation constante du projet. Elle est associée à une évaluation annuelle des impacts environnementaux du projet.

Les aménagements en faveur de la gestion des eaux pluviales, de la place du végétal (arbres et ombrage) de la biodiversité (nature en ville), des cheminements piétons ou encore du stationnement (ratio nombre de place de stationnement-nombre de logement) ont été en grande partie repris et érigés en prescriptions dans le futur Eco PLU de la commune en cours de réalisation2.

Ressource en eau :

Les études préalables ont permis de mettre en évidences les contraintes et les besoins du territoire : c’est ainsi que l’étude d’impact qui a mis en évidence la question cruciale de la gestion des eaux pluviales et la fragilité du lagon tout proche a permis de réorienter ce projet en intégrant la dimension environnementale et de développement durable.

La gestion économe qualitative de l’eau est traitée essentiellement sous l’aspect de la gestion des eaux pluviales et sous forme de recommandations par l’AMO pour réduire les impacts liés à l’imperméabilisation des sols. La récupération des eaux pluviales ou la réutilisation éventuelle des eaux usées traitées (pour l’arrosage des espaces verts) n’est pas évoquée. En revanche, des actions de sensibilisation de la population sur la réduction de la consommation d’eau ont eu lieu dans le cadre de manifestations culturelles au sein du quartier.

Le projet mène des actions de sensibilisation de la population au tri sélectif et à la réduction des déchets. La gestion raisonnée des déchets est pilotée par la convention GUP (gestion urbaine de proximité). Le projet encourage également le recyclage de matériaux. Pas de données sur l’évaluation de la quantité effective de matériaux recyclés utilisés dans le cadre des chantiers. 

Bien que la production d’électricité est assez diversifiée sur l’île avec une part importante d’énergies renouvelables à hauteur de 37 % (chiffre EDF), la Réunion reste dépendante de l’énergie fossile et ses émissions de C02 restent importantes. Le projet aborde avec soin la sobriété énergétique (en tenant compte des spécificités domiennes en matière de règlementation thermique) et la généralisation des sources d’énergie renouvelables dans les bâtiments d’habitation pour réduire les GES et lutter ainsi contre le changement climatique.

L’approche en coût global (coût d’investissement, exploitation et maintenance) a été intégrée de manière intuitive dans ce projet mais reste encore difficilement calculable faute de références locales.

La commune a, de son côté renforcé et revu certaines de ses pratiques sur le quartier. Elle a par exemple encouragé la gestion par des associations du quartier (sous forme de conventions) de l’entretien des espaces verts et la propreté des espaces publics.

Critère n°2 : INCLUSION

Sur l’axe Usagers et Habitants 

Dès 2008, peu après la signature de la convention ANRU, nous avons avec un groupe d’étudiants, mené une première campagne d’enquêtes auprès des habitants du quartier. Il s’agissait d’enquêtes préalables aux opérations de résidentialisation et à la mise en place d’une gestion urbaine de proximité (GUP). Deux thématiques alors peu connues et peu mises en œuvre sur les quartiers très sociaux.

234 ménages furent questionnés sur des thèmes comme le sentiment de sécurité, la propreté urbaine et la gestion des déchets, les aires de jeux et espaces verts, les équipements publics, les relations de voisinage et locataires-bailleurs, leurs souhaits pour le quartier…

L’évaluation participative menée en 2014 auprès des habitants et usagers du quartier mais également auprès de personnes résidantes en centre-ville relève une forte appropriation par les habitants du quartier des lieux et des espaces publics créés. Leur satisfaction quant à la qualité du cadre de vie s’est nettement améliorée et une large majorité d’entre eux souhaite continuer à habiter sur le quartier.

La transformation de l’image architecturale et du fonctionnement urbain du quartier fait évoluer sa diversité sociale et économique… et surtout, réintroduit des droits et des services qui ont longtemps désertés ce quartier. 

La mixité sociale est assurée dans un quartier composé initialement de 75% de logements locatifs sociaux ou très sociaux où seulement 1 personne sur 6 a un emploi. Sur les 800 nouveaux logements, 500 locatifs sociaux et intermédiaires et 300 logements libres de standing seront construits 

 Sur la dynamique sociale et économique 

– le nombre de commerces et de services présents sur le quartier est passé d’une cinquantaine d’unités en 2006 à plus de 100 fin 2016 ; 

– le nombre d’associations a doublé (on en compte 27 aujourd’hui) et sont, dans leur ensemble, le premier employeur du quartier ; 

– le nombre de manifestations, de fêtes ou de représentations culturelles a considérablement augmenté. 

Dans le but de mesurer ces changements, de les quantifier, nous développons un partenariat avec le monde de la recherche en particulier avec l’Université de la Réunion, l’école d’ingénieurs ESIROI et d’autres structures intéressées (Agence d’Urbanisme, ADEME, Deal). Nous sommes engagés dans des campagnes de mesure d’indicateurs et des enquêtes régulières. 

Sur l’Axe » effet levier » 

La Ravine Blanche semble être à plusieurs égards, une réussite urbanistique, architecturale, environnementale3 et sociale. Par-delà les prix remportés et les articles publiés mettant en valeur l’opération, il nous semble important de mesurer également les apports de cette « expérience urbaine » sur nos pratiques et notre façon de concevoir la ville. 

Sur les différentes composantes qui font l’urbain : l’espace public et les équipements bien sûr, les activités économiques et les services, les relations sociales et intergénérationnelles, la vie culturelle et sportive, et de plus en plus (et en particulier grâce à l’ÉcoQuartier) le cadre environnemental et paysager, la place de la nature en ville, le design urbain, les mobilités douces… Non pas que ne faisions rien de tout cela avant, mais ces composantes étaient assez peu connectées entre elles dans leur conception et/ou leur mise en œuvre. En interne nous sommes plus vigilant à l’intégration de ces composantes dès la définition des projets urbains.   

Objectif émis lors de la signature de la convention de la rénovation du quartier : « Un projet économique et social par le développement de services et de commerces et accompagné de mesures d’insertion par l’économique et de promotion sociale du quartier. » 

Un des objectifs du projet est également de développer l’emploi et l’insertion et la lutte contre l’exclusion sociale.

La mixité sociale est assurée dans un quartier composé initialement de 75% de logements locatifs sociaux ou très sociaux où seulement 1 personne sur 6 a un emploi. Sur les 800 nouveaux logements, 500 locatifs sociaux et intermédiaires et 300 logements libres de standing seront construits.

Un des points fort de cet EcoQuartier est la mixité sociale dans un quartier essentiellement composé de logements sociaux locatifs.

Le développement économique local équilibré et solidaire (chantier d’insertion ou embauche locale, réalisation d’un schéma de stratégie de développement des activités économiques et des services marchands, un marché de proximité pour écouler les produits locaux et développer ainsi les filières de production des fruits et légumes au niveau du territoire Sud). Il bénéficie de l’appui de la CCIR (contrat d’insertion, …) et du CUCS (contrat urbain de cohésion sociale).

Les habitants partagent l’identité patrimoniale de leur quartier et participent à sa valorisation grâce au dynamisme du tissu associatif très présent dans le quartier pour accompagner le projet. Plusieurs zones à enjeux sont en effet identifiées dans le quartier : secteurs sauvegardés, monuments historiques et religieux, ZPPAUP, ZNIEFF. 

Critère n°3 : RÉSILIENCE

Préservation des ressources et adaptation au changement climatique

Bien que la production d’électricité est assez diversifiée sur l’île avec une part importante d’énergies renouvelables à hauteur de 37% (chiffre EDF), la Réunion reste dépendante de l’énergie fossile et ses émissions de C02 restent importantes. Le projet aborde avec soin la sobriété énergétique (en tenant compte des spécificités domiennes en matière de règlementation thermique) et la généralisation des sources d’énergie renouvelables dans les bâtiments d’habitation pour réduire les GES et lutter ainsi contre le changement climatique.

La gestion économe qualitative de l’eau est traitée essentiellement sous l’aspect de la gestion des eaux pluviales et sous forme de recommandations par l’AMO pour réduire les impacts liés à l’imperméabilisation des sols. La récupération des eaux pluviales ou la réutilisation éventuelle des eaux usées traitées (pour l’arrosage des espaces verts) n’est pas évoquée. En revanche, des actions de sensibilisation de la population sur la réduction de la consommation d’eau ont eu lieu dans le cadre de manifestations culturelles au sein du quartier.

La préservation et la valorisation de la biodiversité, du lagon et des milieux naturels est une préoccupation constante du projet. Elle est associée à une évaluation annuelle des impacts environnementaux du projet.

Le projet mène des actions de sensibilisation de la population au tri sélectif et à la réduction des déchets. La gestion raisonnée des déchets est pilotée par la convention GUP (gestion urbaine de proximité). Le projet encourage également le recyclage de matériaux (cf cahier des recommandations AMO). Pas de données sur l’évaluation de la quantité effective de matériaux recyclés utilisés dans le cadre des chantiers.

NC

Critère n°4 : CRÉATIVITÉ

Le développement économique local équilibré et solidaire (chantier d’insertion ou embauche locale, réalisation d’un schéma de stratégie de développement des activités économiques et des services marchands, un marché de proximité pour écouler les produits locaux et développer ainsi les filières de production des fruits et légumes au niveau du territoire Sud). Il bénéficie de l’appui de la CCIR (contrat d’insertion, …) et du CUCS (contrat urbain de cohésion sociale). 

Une approche « régionale » océan indien voire même internationale, pour ce premier EQ tropical qui accueille régulièrement des délégations Mayotte, des experts Afrique du Sud (exposé en anglais), des professionnels dans le cadre de Envirobât et bénéficie d’un fort engouement du monde de la recherche, d’ailleurs très présent à la Réunion (Université de la Réunion, ESIROI, …), permettant ainsi une publicité internationale.

L’ÉcoQuartier a assuré une place aux savoirs des citoyens et citoyennes, à leurs expériences au côté du savoir scientifique à vocation universalisable, générale et décontextualisée du local, du particulier. La principale force du processus d’évaluation citoyenne réside dans la combinaison de différents types de savoirs : expert et scientifique, ainsi que local et expérientiel.

Critère n°5 : POTENTIEL DE RÉPLICABILITÉ

Une approche « régionale » océan indien voire même internationale, pour ce premier EQ tropical qui accueille régulièrement des délégations Mayotte, des experts Afrique du Sud (exposé en anglais), des professionnels dans le cadre de Envirobât et bénéficie d’un fort engouement du monde de la recherche, d’ailleurs très présent à la Réunion (Université de la Réunion, ESIROI, …), permettant ainsi une publicité internationale.

A la suite de ce premier ÉcoQuartier réunionnais, une quinzaine d’opérations ont été engagées sur le territoire. 

Formée aux affaires internationales et européennes entre l’Angleterre et la France dans le cadre d’un double diplôme Sciences-Po Lille / Université du Kent, Marion a débuté sa carrière en plaidoyer et relations institutionnelles des organisations non gouvernementales, dans le secteur du commerce équitable (Label Max Havelaar France). Ses expériences sont aussi en lien avec les territoires, avec un passage en coopération décentralisée à l’échelle d’un conseil départemental.

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Issue des sciences sociales, de l’histoire de l’art et de l’architecture, après diverses expériences dans la gestion de projets culturels et la production audiovisuelle, Camille a travaillé dans la communication au sein du groupe VINCI : depuis les grands projets à l’international jusqu’à La Fabrique de la Cité, think tank dédié à la prospective urbaine

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Carla DONCESCU

Diplômée d’un master 2 en Economie du Développement à Panthéon-Sorbonne, et actuellement en formation alternance du Master 2 Relation Internationale et Action à l’Etranger dans la même Université, c’est à travers ces différents prismes et ses expériences à l’internationale qu’elle approche les problématiques de villes et territoires durables.

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Manon EXBALIN

Diplômée d’un Master en sociologie de la communication, Manon a travaillé précédemment pour Greenpeace, la Mairie de Paris (en particulier pour venir en aide aux étudiants), et le Ministère de la Transition Ecologique (DGALN – Mission Communication).

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Géographe de formation (Université d’Etat de Saint-Pétersbourg), elle a débuté au poste de géographe économiste à l’Académie d’Économie Agricole (Russie), avant de poursuivre sa carrière en France, en tant qu’assistante administrative et comptable (Air Liquide, Association TGV Provence Côte d’Azur, COFHUAT, Groupe Hervé)

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Avant de rejoindre l’équipe FVD, il a occupé plusieurs postes dans la gestion des collectivités  locales. Allant d’élu et adjoint au maire de sa ville natale Besançon, chargé des relations universitaires et de la coopération internationale puis Directeur du Développement économique de la Ville de Pantin, pour ensuite être directeur de cabinet à Montreuil où il a notamment piloté la refonte en profondeur du projet urbain vers davantage d’écologie et de développement durable, Il continue son parcours en tant que Haut Responsable de la Résilience de la Ville de Paris.

Il promeut une vision holistique et systémique du développement durable et apporte son expérience/expertise en résilience territoriale et en transition écologique et sociale.

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