Mode sombre

Halle aux sucres

Une réalisation proposée par Ville de Dunkerque

Bâtiments Vie locale

Contributeur

Référent :  Yann Capet, Directeur de la Halle aux sucres
Contact : 

yann.capet@cud.fr

Descriptif

Entre terre et mer, ville et port, la Halle aux sucres est posée sur  une darse appelée môle 1, et faisait figure de dernier bâtiment témoignant de l’activité du port de marchandises de Dunkerque dans la seconde moitié du 19ème siècle. Ne pas faire table rase des activités passées et en transformer les bâtiments témoins, c’est aussi un enjeu de transition et de résilience pour un territoire.

Dunkerque a donc confié cette mission à l’architecte Pierre Louis Faloci, avec pour objectif de transformer cet ancien entrepôt de sucre de betterave en un lieu de vie ouvert, inventif, collectif, en phase avec les démarches de démocratie locale, pour incarner concrètement la transformation du territoire. Ainsi, La Halle aux sucres réinventée est devenu un Lieu vivant pour la ville durable où se conçoivent, se discutent, s’expérimentent, s’expliquent, s’exposent, se mettent en scène les transitions. Universitaires, professionnels urbanistes, habitants, entrepreneurs, artistes et étudiants s’y mêlent pour construire ensemble le monde de demain.

Le projet architectural s'organise autour d'une faille traversant, dans la longueur, les murs du bâtiment original. Cette faille centrale révèle le passé et le présent du lieu. Les murs ont été entièrement évidés pour laisser place au nouveau projet, qui ne conserve de son passé que l’enveloppe. Cette faille est comme un trait d’union entre l’histoire passée du bâtiment, et les enjeux contemporains portés par le présent du projet. Cette faille offre un accès piéton sous la forme d’une rue montante, que le visiteur gravit et redécouvre peu à peu le panorama singulier à 360 degrés entre ville et port, avant d’entrer dans le bâtiment  pour participer à son programme culturel et scientifique sur la ville durable.

Thématiques : 
  • Rénovation / Réhabilitation
  • Construction
  • Qualité du logement
  • Culture et loisirs
  • Digitalisation des services
  • Éducation et formation
Échelle : 
  • Bâtiment

Fiche d'identité

marker  Hauts de France / Dunkerque
Type de territoire : 
  • > 20 000 < 100 000 habitants
Date de livraison :  17/02/2016
Surface bâtie :  11000 m2
Maîtrise d'ouvrage :  Communauté urbaine de Dunkerque
Maîtrise d'oeuvre :  Pierre-Louis Faloci
Partenaires associés :  CMUA, AGUR, INSET, CUD, Ramery, Pmn, Axima, Satelec, SETT

Distinctions

Labels / certifications :  HQE

Médias

Évaluation du projet*

sur la base du déclaratif du contributeur

Critère n°1 : SOBRIÉTÉ

La Communauté urbaine de Dunkerque a fait le choix de modérer son impact en évitant d’utiliser de nouvelles terres pour répondre à son besoin  d’infrastructures de communication et de bureaux (administrations, partenaires, services publics).

Le choix de réhabiliter un foncier pré-existant sans nouvel impact sur le paysage ou les sols – soit de reconvertir une friche urbaine en déshérence, a été un véritable enjeu pour l’aménagement durable du territoire dunkerquois.

A l’horizon, la volonté de doubler ce projet d’aménagement résilient d’un projet culturel qui intègre ces enjeux, par la création d’une dialectique groupe-territoire axé sur la ville durable, dans laquelle se construit une interaction, pour fonder une dynamique commune, réciproque, du groupe réuni (AGUR, HAS_CUD, colocataires) et du territoire.

Le projet répond à toutes les normes HQE.

Une nouvelle étude est en projet, pour faire la compatibilité de tous les impacts environnementaux du bâtiment en lien avec des mises à niveaux de la gestion des énergies.

Le projet porte une attention remarquable à son impact environnemental  : un éclairage naturel généralisé du bâtiment, un système de chauffage et réfrigération à partir de deux pompes à chaleur alimentées par l’eau de mer, qui distribue la température à travers les planchers et plafonds.

La construction de quatre niveaux dans un bâtiment qui en comptait trois a permis de disposer de volumes compacts, garants d’une meilleure efficacité énergétique.   Enfin la conception a également pris en compte l’emprise du vent, le confort hygrométrique, l’isolation acoustique et la qualité de l’air.

La Halle aux sucres combine plusieurs logiques de sobriété dans son fonctionnement :

  • logique de sobriété structurelle : la concertation collective pour animer le projet favorise la modération des consommations
  • logique de sobriété d’usage : nous adaptons le niveau et l’amplitude d’utilisation et d’exploitation selon les usages (amplitudes horaires, allumage des expositions, équipements numériques en veille, etc…)
  • logique de sobriété coopérative : nous organisons collectivement le programme du projet et sa mise en oeuvre, son fonctionnement et visons la mutualisation des équipements.

Les services d’entretien et de maintenance sont partagés et les mises à niveau nécessaires privilégient toujours d’abord le réemploi ; l’objectif est la suffisance matérielle.

Critère n°2 : INCLUSION

Par la nature même de son projet, celle d’être un éco-système fertile où la relation est vitale pour maintenir son développement, la Halle aux sucres n’a d’existence qu’à travers sa communauté, composée d’acteurs de la ville issus de différents champs (recherche, patrimoine, urbanisme, éducation nationale, entreprenariat, culture).

L’habitant au sens individuel est associé à travers la fonction qu’il occupe concrètement dans la ville, donc le projet, puisque dédié à la ville durable. L’habitant au sens global est également présent puisque le projet intègre comme composante de ses programmation la valorisation de toutes les initiatives démocratiques des nouvelles gouvernances de territoire.

Dans son organisation, la halle aux sucres offre gratuitement, en tant qu’espace public, une pluralité de fonctions.

Etrangère à l’idée de séparer les genres, la Halle aux sucres rassemble des universitaires, des entrepreneurs, des porteurs de projets, des associations sportives ou culturelles, des enfants, des familles, des artistes, des travailleurs. Tous les usages de la Halle aux sucres leur sont ouverts, gratuitement : regarder, participer, proposer, inventer ; une diversité d’outils innovants sont mis à disposition de tous (expositions, salle de travail, kit de créativité, expériences culturelles, séminaires, matériel numérique, …). Cette multiplicité des usages possibles du lieu permet une véritable mixité des groupes sociaux.

La Halle aux sucres est accessible à tous : on y accède gratuitement grâce au réseau de transport gratuit, ses ressources sont gratuites, les relais de communication sont populaires (100% Bons Plans, Affichage public, Radios locales) autant que ciblés. Les structures sociales et les dynamiques institutionnelles visant à favoriser l’inclusion et la mixité identifient la Halle aux sucres dans leurs appels à projets.

L’ambition des propositions défendues n’est jamais politique ou économique, mais toujours sociétale au sens où chaque projet doit contribuer à renforcer les liens entre les acteurs engagés autour de valeurs communes. Chaque action de la Halle aux sucres est menée avec un partenaire, et derrière chaque partenaire il y a des personnes individuelles.  En multipliant les projets partenariaux, la Halle aux sucres multiplie aussi les expériences individuelles pour ses acteurs.

La Halle aux sucres joue un rôle de facilitateur pour la transition en étant vectrice de confiance auprès de ses publics-acteurs. Les retours publics témoignent de la capacité de la Halle aux sucres à les accompagner dans le changement, à conforter des dynamiques collectives et des mises en synergies pour une vie durable.

Critère n°3 : RÉSILIENCE

L’analyse locale du risque climatique nourrit l’urgence du projet : mobiliser les individus pour faire transition.

Le projet Halle aux sucres est un projet d’éducation à l’environnement, au sens sociétal du terme, et en particulier d’éducation à l’environnement du XXI sème siècle, en pleine mutation.

Pour réussir, le projet Halle aux sucres propose de compléter une approche scientifique d’une approche holistique. Ce caractère hybride du projet, à la fois culturel et artistique, scientifique et académique, permet de toucher de façon transversale l’intime de chacun. Laisser place à la subjectivité et à l’expérience chez les publics, dans leurs rapports à la société, permet de les accompagner dans la construction d’une éthique du vivant et des relations au vivant.

Cette approche holisitique, subjective, permet de favoriser l’émancipation du sujet face à ses propres conditionnements familiaux, culturels qui entretiennent la crise écologique en empêchant le changement.

Ainsi, le projet Halle aux sucres permet de créer une mobilisation écocitoyenne soucieuse de la communauté du vivant, prête à soutenir les transformations en cours et à venir.

Critère n°4 : CRÉATIVITÉ

La Halle aux sucres valorise en les exposant  travers sa programmation les organismes publics, les services publics, qui jouent le rôle de connecteurs dans les éco-systèmes et les pôles de développement économique, socio-culturel, associatif. Les liens avec l’enseignement supérieur et la recherche, l’articulation avec des politiques nationales sont mis en évidence par la Halle aux sucres dans son volet pédagogique, avec un effet d’encouragement et d’entrainement.

Le projet Halle aux sucres implique une grande transversalité dans sa gouvernance. La Halle aux sucres est un éco-système. Pour donner les conditions nécessaire aux échanges, à la mise en relation, aux rapprochements en son sein,  la Halle aux sucres propose un principe de mise en œuvre partenariale basé sur la coopération. Cette ambition de coopération est une préoccupation inhérente au projet, inscrite dans le temps long du projet. Les relations partenariales entre acteurs privés, publics, académiques, associatifs, s’appuient sur l’invention constante de nouveaux outils et méthodes.

Critère n°5 : POTENTIEL DE RÉPLICABILITÉ

Le projet Halle aux sucres est d’être un lieu pilote qui donne vie aux objectifs de transition du territoire dunkerquois, mis en perspective avec des objectifs européennes et mondiaux.

Les réponses locales aux enjeux de développement durable, socio-culturels, économiques, démocratiques sont exposées en un lieu pour partager avec le plus grand nombre la conscience du fait que la  réponse locale à la crise climatique, soit la transition du territoire, ne concerne pas l’un ou l’autre domaine – l’industrie ou le transport, le logement ou la biodiversité, mais l’ensemble de ces volets qui constitue notre organisation sociale.

A priori, cette vision systémique des problématiques de ville durable, et l’impératif démocratique de le faire savoir au plus grand nombre de citoyens sont aujourd’hui partagés ; le faire sous l’angle du vivre-ensemble, de la convivialité, de l’éducation, de l’implication dans les changements du territoire en proposant une lieu de ressources et d’expériences entièrement gratuit, peut -être enrichissant pour d’autres régions. Positionner ce lieu de vie public dans un édifice appartenant à l’histoire passée du territoire, pour d’emblée se situer de manière exemplaire dans une démarche résiliente, est  un possible commun à toutes les villes.

Formée aux affaires internationales et européennes entre l’Angleterre et la France dans le cadre d’un double diplôme Sciences-Po Lille / Université du Kent, Marion a débuté sa carrière en plaidoyer et relations institutionnelles des organisations non gouvernementales, dans le secteur du commerce équitable (Label Max Havelaar France). Ses expériences sont aussi en lien avec les territoires, avec un passage en coopération décentralisée à l’échelle d’un conseil départemental.

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Issue des sciences sociales, de l’histoire de l’art et de l’architecture, après diverses expériences dans la gestion de projets culturels et la production audiovisuelle, Camille a travaillé dans la communication au sein du groupe VINCI : depuis les grands projets à l’international jusqu’à La Fabrique de la Cité, think tank dédié à la prospective urbaine

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Carla DONCESCU

Diplômée d’un master 2 en Economie du Développement à Panthéon-Sorbonne, et actuellement en formation alternance du Master 2 Relation Internationale et Action à l’Etranger dans la même Université, c’est à travers ces différents prismes et ses expériences à l’internationale qu’elle approche les problématiques de villes et territoires durables.

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Manon EXBALIN

Diplômée d’un Master en sociologie de la communication, Manon a travaillé précédemment pour Greenpeace, la Mairie de Paris (en particulier pour venir en aide aux étudiants), et le Ministère de la Transition Ecologique (DGALN – Mission Communication).

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Géographe de formation (Université d’Etat de Saint-Pétersbourg), elle a débuté au poste de géographe économiste à l’Académie d’Économie Agricole (Russie), avant de poursuivre sa carrière en France, en tant qu’assistante administrative et comptable (Air Liquide, Association TGV Provence Côte d’Azur, COFHUAT, Groupe Hervé)

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Avant de rejoindre l’équipe FVD, il a occupé plusieurs postes dans la gestion des collectivités  locales. Allant d’élu et adjoint au maire de sa ville natale Besançon, chargé des relations universitaires et de la coopération internationale puis Directeur du Développement économique de la Ville de Pantin, pour ensuite être directeur de cabinet à Montreuil où il a notamment piloté la refonte en profondeur du projet urbain vers davantage d’écologie et de développement durable, Il continue son parcours en tant que Haut Responsable de la Résilience de la Ville de Paris.

Il promeut une vision holistique et systémique du développement durable et apporte son expérience/expertise en résilience territoriale et en transition écologique et sociale.

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