Mode sombre

Le parc Saint-Pierre à Amiens

Une réalisation proposée par MTE

Bâtiments Conception

Contributeur

Référent :  Isabel DIAZ, Responsable du bureau des stratégies territoriales à la DHUP
Contact : 

Monica-isabel.diaz@developpement-durable.gouv.fr

Descriptif

Les 22 hectares du parc se sont installés en bordure immédiate du centre historique de la ville sur un espace auparavant semi-sauvage et objet de nombreux usages de loisirs plus ou moins spontanés, dans les années 90. Autour de l’étang de Saint-Pierre, le nouveau parc relie les quartiers et dialogue avec des éléments paysagers et urbains forts : canal de la Somme, hortillonnages (une passerelle donne accès à l’embarcadère) et quartier historique de Saint-Leu.

Inscrit dans le lit de la rivière, il croise les dimensions paysagères de la rivière avec les dimensions urbaines de la ville. Il s’organise autour d’une « chevelure d’eau ». Composée de trois rieux qui serpentent à travers le site, elle relie les hortillonnages de la vallée de la Somme à la ville et génère les différents espaces du parc : la prairie, les jardins humides, la « promenade des Jours », l’étang Saint-Pierre, le « glacis des gingkos » et les chambres vertes, espaces quadrillés de haies qui abritent différentes activités : basket, tennis, roller-skate. La promenade des Jours, longue de 620 m, traverse le parc d’est en ouest et en révèle les différents lieux. Minérale, elle est équipée d'un mobilier conçu pour le parc.

Au sud, le long de la Somme, face au centre-ville, une esplanade reprend le même vocabulaire urbain : candélabres, bancs, mails de platanes, sol en dalles de marbre concassé. Une passerelle, métal et bois, relie par une longue courbe de 60 m le parc au quartier Saint-Leu situé au pied de la cathédrale. Très aquatique et végétalisé, le parc Saint-Pierre entretient un lien intime avec la nature de la vallée de la Somme et offre aux Amiénois, au pied de la cathédrale, détente, rêverie, sports et jeux en plein cœur de la ville.

Thématiques : 
  • Exploitation
  • Espaces publics et espaces verts
  • Milieux naturels et aquatiques, biodiversité
  • Paysage
Échelle : 
  • Quartier

Fiche d'identité

marker  Hauts de France / Amiens
Type de territoire : 
  • Métropole
Date de livraison :  28/01/1995
Surface bâtie :  22 hectares de surfaces aménagées
Coût du projet :  6,55 M€ HT
Maîtrise d'ouvrage :  Ville d’Amiens
Maîtrise d'oeuvre :  Atelier Jacqueline Osty & Associés, paysagistes - urbanistes, mandataire Maurer & Orsi, architectes Sauveterre, BET hydraulique - Benais, BET VRD

Distinctions

Concours / récompenses :  Grand Prix national du Paysage 2005, Grand prix de l’urbanisme 2020

Évaluation du projet*

sur la base du déclaratif du contributeur

Critère n°1 : SOBRIÉTÉ

Ce parc a requalifié une zone en partie construite avec des logements qui ont été démolis. Il crée une partie de la ville destinée aux loisirs, aux liens sociaux et entre quartiers, tout en recréant de la diversité biologique et la protection de la ressource en eau, de la nature ne ville. Des parcelles à fleur d’eau sont dédiées à la culture maraîchère,

La « promenade des jours », traversant d’est en ouest le parc Saint‑Pierre, unit les quartiers tout en se faisant l’écho des parcelles en lanières limitrophes (la taille des parcelles correspondrait au travail effectué par un cheval sur la durée d’une journée). Cette poétique du lieu, invoquée ici par une invention toponymique, se manifeste par des éléments parfois modestes (des haies et des plots rappelant le rythme des parcelles) et assure une couture visuelle avec les abords du parc. Ici encore, le tracé fait le lien entre détail et aménagement, sans dépenses superflues.

Puits carbone.

NC

Critère n°2 : INCLUSION

NC

Ce parc permet de gommer des fractures urbaines. Le parc devient une centralité à l’interface de tissus bâtis hétérogènes, un espace « vivant » de dialogue entre quartiers, histoires et patrimoines.

Les tracés sont également autant de points d’appui qui construisent la mise en scène de la ville comme à Amiens où le prolongement de la trame urbaine à l’intérieur du parc Saint‑Pierre permet de cheminer sans rupture du tissu bâti à l’espace ouvert, contribuant à faire du parc une

Centralité, lieu de liens sociaux entre des quartiers riches et pauvres.

Les quartiers populaires sont bénéficiaires de cet aménagement.

À Amiens, le parc Saint‑Pierre occupe ce qui était une friche en centre ville avec une grande diversité d’usages spontanés. Les Amiénois s’étaient approprié ce vide urbain par des usages installés (courts de tennis privés ou terrains semi‑permanents de football) et d’autres plus fluctuants (modélisme, pêche, « terrain d’aventure »).

Si des enclaves accessibles aux seuls autorisés demeuraient, générant une iniquité dans l’accès aux espaces, des habitudes étaient nées dans leurs interstices, entre jardins ouvriers informels et activités sportives spontanées.

Devant la crainte des habitants de voir disparaître des aménités dont ils étaient à l’origine, c’est en démontrant que le parc s’ouvrait sur la ville pour faciliter son accessibilité à tous et qu’il rééquilibrait la possibilité pour chacun de l’utiliser, que le projet a pu s’imposer localement.

Le passage du temps vérifie la pertinence du parc qui est très fréquenté et respecté ; il est source de fierté pour les habitants.

Critère n°3 : RÉSILIENCE

Ce parc permet de gérer le risque inondation. En effet le parc Saint Pierre se situe en amont de la Somme qui passe ici au milieu des étangs, traverse les hortillonnages et se domestique en ville pour se diffuser en « chevelure » dans les rieux. Cette « chevelure » traverse la ville et se regroupe, en aval, dans le canal de la Somme et la vallée constellée d’étangs jusqu’à la baie de Somme.

La question de la vulnérabilité sociale est centrale dans la conception de ce parc urbain.

Pas d’éléments disponibles d’outils mais la vision de la paysagiste est éminemment holistique.

Critère n°4 : CRÉATIVITÉ

Le parc offre une variété infinie d’ambiances, romantiques ici, ludiques ou sportives là, intimes ailleurs ou offrant de larges perspectives par endroit, tout en ayant un esprit urbain mais avec des espaces naturels et authentiques. C’est aussi un lieu de spectacles et de contemplation aussi grâce à un vaste ensemble de gradins engazonnés tourné vers un miroir d’eau, le parc répond à des besoins variés de toutes les catégories sociales. L’équipement paysager génère un dynamisme socio-économique.

L’espace ouvert, d’espace public de grande dimension permet l’inventivité sociale et les usages n’y sont pas programmés par avance. La présence de l’eau et de la végétation crée un écrin et constitue une aménité en soi.

NC

Critère n°5 : POTENTIEL DE RÉPLICABILITÉ

Le parc est une démarche qui est davantage réplicable que son dessin paysager en lui-même. C’est un parc à l’anglaise, dessiné à main levée, sculpté avec les matériaux naturels et qui offre le plaisir de sentir et ressentir la nature, l’eau la flore, la tourbe en plein centre-ville.

La démarche de Jacqueline Osty est à répliquer dans le sens où la paysagiste cherche montrer l’importance d’intégrer dans la ville dense des espaces ouverts faits d’eau et de végétation. La ville doit réserver et requalifier des lieux ouverts dédiés à la nature et à la déambulation pour que la ville soit aimable.

Formée aux affaires internationales et européennes entre l’Angleterre et la France dans le cadre d’un double diplôme Sciences-Po Lille / Université du Kent, Marion a débuté sa carrière en plaidoyer et relations institutionnelles des organisations non gouvernementales, dans le secteur du commerce équitable (Label Max Havelaar France). Ses expériences sont aussi en lien avec les territoires, avec un passage en coopération décentralisée à l’échelle d’un conseil départemental.

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Issue des sciences sociales, de l’histoire de l’art et de l’architecture, après diverses expériences dans la gestion de projets culturels et la production audiovisuelle, Camille a travaillé dans la communication au sein du groupe VINCI : depuis les grands projets à l’international jusqu’à La Fabrique de la Cité, think tank dédié à la prospective urbaine

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Carla DONCESCU

Diplômée d’un master 2 en Economie du Développement à Panthéon-Sorbonne, et actuellement en formation alternance du Master 2 Relation Internationale et Action à l’Etranger dans la même Université, c’est à travers ces différents prismes et ses expériences à l’internationale qu’elle approche les problématiques de villes et territoires durables.

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Manon EXBALIN

Diplômée d’un Master en sociologie de la communication, Manon a travaillé précédemment pour Greenpeace, la Mairie de Paris (en particulier pour venir en aide aux étudiants), et le Ministère de la Transition Ecologique (DGALN – Mission Communication).

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Géographe de formation (Université d’Etat de Saint-Pétersbourg), elle a débuté au poste de géographe économiste à l’Académie d’Économie Agricole (Russie), avant de poursuivre sa carrière en France, en tant qu’assistante administrative et comptable (Air Liquide, Association TGV Provence Côte d’Azur, COFHUAT, Groupe Hervé)

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Avant de rejoindre l’équipe FVD, il a occupé plusieurs postes dans la gestion des collectivités  locales. Allant d’élu et adjoint au maire de sa ville natale Besançon, chargé des relations universitaires et de la coopération internationale puis Directeur du Développement économique de la Ville de Pantin, pour ensuite être directeur de cabinet à Montreuil où il a notamment piloté la refonte en profondeur du projet urbain vers davantage d’écologie et de développement durable, Il continue son parcours en tant que Haut Responsable de la Résilience de la Ville de Paris.

Il promeut une vision holistique et systémique du développement durable et apporte son expérience/expertise en résilience territoriale et en transition écologique et sociale.

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