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Réhabilitation énergétique de la résidence Gergovie (Paris, 14e) : performance et innovation au service de l’habitat social

Une réalisation proposée par SNCF Immobilier

Bâtiments Management et gouvernance Réseaux

Contributeur

Référent :  Charlotte Girerd, Responsable Prospective et Expérimentation
Contact : 

charlotte.girerd@sncf.fr

Descriptif

Dans le quatorzième arrondissement parisien, c'est une barre (R+10) de 303 logements sociaux qui a traversé une phase de réhabilitation complète, orchestrée par ICF habitat La Sablière, bailleur social de SNCF Immobilier.

Construite en 1961, la réhabilitation de cette résidence s’inscrit dans le cadre de la transformation globale du quartier Gergovie par ICF Habitat La Sablière le long du faisceau ferroviaire de la gare Montparnasse.

Le programme de rénovation s’est décliné en trois phases :

- la modernisation du chauffage collectif gaz existant,

- la réhabilitation thermique du bâtiment,

- la mise en place d’un système de production d’eau chaude sanitaire hybride innovant.

L’objectif est d’égalé une performance équivalente aux constructions actuelles.

Thématiques : 
  • Qualité du logement
  • Rénovation / Réhabilitation
  • Participation citoyenne
  • Énergie
Échelle : 
  • Bâtiment

Fiche d'identité

marker  Île-de-France / Paris
Type de territoire : 
  • Métropole
Date de livraison :  02/09/2019
Surface bâtie :  17247 m²
Coût du projet :  13 M€
Maîtrise d'ouvrage :  ICF Habitat La Sablière ; 24 rue de Paradis 75490 Paris Cedex 10
Maîtrise d'oeuvre :  A&B ARCHITECTES - PMCR , AB ENVIRONNEMENT, URBATIC, GTM BATIMENT, GESTEN, SECOTHERM
Partenaires associés :  Association PEVM (Partenariat Emploi Ville et Médiation), Ville de Paris

Distinctions

Labels / certifications :  Plan climat ville de Paris, Performance énergétique B
Concours / récompenses :  2017: Lauréat Concours ADEME - Réhabilitation Durable , 2016 : le trophée européen de l’habitat responsable dans la catégorie “durabilité environnementale”

Évaluation du projet*

sur la base du déclaratif du contributeur

Critère n°1 : SOBRIÉTÉ

Avant de réaliser ces travaux, ICF Habitat La sablière a acquis ces logements et les a conventionnés en PLS. Ce projet se fait à consommation nulle de foncier.

L’analyse du cycle de vie, mise en œuvre dans le cadre de ce projet, repose avant tout sur des travaux de réhabilitation de bâtiments anciens, soumis à la précarité énergétique. La rénovation du clos couvert, qui était auparavant de performance moyenne, constitue une des réponses concernant l’analyse du cycle de vie de la résidence.  Il en va de même avec le remplacement des menuiseries extérieures par exemple.

Les mesures mises en œuvre ont sensiblement permis d’améliorer les bilans énergétiques et l’empreinte écologique de la résidence avec trois principaux résultats :

 

  • Réduction des consommations d’énergie et de l’émission de gaz à effets de serre de la résidence. Cela a notamment été rendu possible par la modernisation du système de chauffage et travaux d’isolation thermique du bâtiment.
  • Diminution du coût des charges permettant de se prémunir de la précarité énergétique.
  • Introduction d’une part d’énergie renouvelable dans les consommations et mise en place d’un couplage de la micro-cogénération avec la pompe à chaleur et l’usage des énergies fatales.

 

L’ambition était claire puisqu’il s’agissait de faire passer, l’ensemble des logements sociaux du quartier Gergovie, d’une étiquette énergétique de E (passoire thermique) à B (conforme au label européen DPE GHG),

  • Avant travaux : classe E – 248kWh/m² SHON
  • Après travaux : classe B – 66kWh/m² SHON

 

Les travaux ont notamment concerné :

  • L’isolation thermique extérieure et l’isolation des planchers hauts des caves
  • Amélioration du système de ventilation et remplacement de l’ensemble des fenêtres et vitrages
  • Modernisation du système de chauffage collectif gaz existant et modernisation de la ventilation (Remplacement des ballons ECS individuels électriques par un réseau collectif gaz)
  • Mise en place d’un système de production d’eau chaude sanitaire hybride innovant
  • Réfection des pièces humides
  • La mise en place de robinets thermostatique
  • Ventilation hygroréglable assistée type B
  • Chaudières à condensation
  • Couplage micro cogénération avec récupération sur la fumée

L’opération réalisée à Gergovie repose sur la récupération de la chaleur résiduelle, contenue dans les fumées de la chaudière, permettant donc un fonctionnement optimisé du système.

La logique de sobriété est manifeste en ce qui concernent la mise en place d’un véritable suivi des performances. Ainsi, une plateforme de télésurveillance a été développé (compteurs énergie thermique sur l’eau champe, comptes énergie électrique, gaz, alertes automatiques en cas de dérive…). Des calculs automatiques adossés à des relevés d’index permettent d’optimiser la maintenance et l’entretien du système.

Critère n°2 : INCLUSION

Ce projet a donc été mené pour et avec les locataires notamment grâce à une concertation menée avec les locataires tout au long du projet. Cette dernière a permis d’aboutir à un diagnostic partagé et à un programme de travaux en accord avec leurs attentes. Des outils de diagnostic ont été co-élaboré et partagé avec les habitants, grâce à l’organisation de rencontre avec l’association des locataires, des représentants d’ICF Habitat, de la maîtrise d’ouvrage et du conseil municipal.

A travers des entretiens en pied d’immeuble et des ateliers, les habitants ont exprimé leurs souhaits en matière d’aménagement et de qualité de vie : locaux dédiés (poussettes, vélos), gestion des ordures ménagères, aménagement des espaces verts, cheminements, abords de l’immeuble, organisation du parking, relation avec le square… Un vote a permis à chacun de s’exprimer sur le choix du projet d’aménagement des extérieurs.

Conduire un projet de ce type en milieu occupé présentait une certaine complexité avec de nombreux désagréments. Ce projet concerté a été rendu possible grâce à la forte implication de l’amicale des locataires, au soutien des collectivités locales et des pouvoirs publics, mais aussi au professionnalisme et au goût des équipes d’ICF Habitat La Sablière pour l’innovation. Mais aussi grâce à la participation de nos locataires pour qui ces travaux sont mais qui à moyen terme assure le maintien des coûts.

Enfin, la réhabilitation s’est accompagnée d’une action de sensibilisation du PEVM, association, qui travaille régulièrement en partenariat avec des bailleurs sociaux. Leur approche, réalisée par des ambassadeurs du développement durable qui visitent les logements des locataires, a permis d’établir un dialogue avec les locataires et de leur apporter des conseils personnalisés.

En matière de mixité, le projet a permis de créer 5 logements adaptés aux PMR en rez-de-chaussée avec la restructuration des anciens halls d’entrées. Les espaces extérieurs ont pu être refondés et des locaux de services crées.

La résidence rénové conserve, quant à elle une mixite fonctionnelle puisque 12 ateliers d’artistes, héritage du début du XXe siècle où de nombreux peintres s’étaient installés sur le site, dont Le Douanier-Rousseau.

En améliorant les performances thermiques sans augmenter le loyer, ICH Habitat La Sablière entend s’attaquer à la précarité énergétique de ses locataires. Les travaux de réhabilitation effectués dans la résidence (mix énergétique, isolation des bâtiments, efficacité des systèmes) ont eu comme conséquence une substantielle baisse des charges locatives, grâce notamment aux travaux d’isolation de 2015 à 2018 et baisse de la consommation de chauffage de –51% entre 2014 à 2019. La mise en place d’un nouveau système de production d’eau chaude innovant a permis de diviser par 2 le coût de la production d’eau chaude sanitaire, et de maintenir un niveau de charge locative abordable.

Le système est en effet avantageux puisqu’il permet de diviser par deux le coût de la production d’eau chaude sanitaire et les émissions de gaz à effet de serre et d’obtenir une baisse de 11% des charges des locataires, malgré l’augmentation de près de 37% du coût du MWh de gaz entre 2015 et 2018. Ainsi, les charges d’octobre 2018 à mai 2019 pour le chauffage et l’eau chaude d’un T3 s’élèvent à 392 euros contre 680 € si les travaux n’avaient pas été réalisés. Une très bonne performance obtenue également grâce à l’isolation thermique par l’extérieur et celle des planchers hauts des caves, la modernisation du système de chauffage collectif gaz existant, l’amélioration du système de ventilation et le remplacement de l’ensemble des fenêtres et vitrages.

Le projet constitue donc une réponse aux difficultés grandissantes des locataires en matière de taux d’impayés, qui était auparavant autour de 6% par an. Une maîtrise significative des charges pour les locataires est ainsi rendue possible.

Le projet immobilier réalisé sur la résidence Gergovie ont permis d’allier performance et amélioration du cadre de vie. Les autres travaux de la résidence incluent la réfection des pièces humides et des parties communes, la création d’un contrôle d’accès avec reprise du système d’interphonie et sécurisation des accès principaux, la restructuration des anciens halls d’entrée avec végétalisation des entrées d’immeuble et création de cinq logements adaptés aux PMR en rez-de-chaussée, la végétalisation des toitures, la création de nouveaux locaux pour les poussettes et le tri sélectif.

Des sérigraphies ont été ajoutées sur les balcons pour mieux intégrer l’immeuble dans son nouvel environnement et créer des ruptures sur la façade. En complément, un travail de résidentialisation a été réalisé pour remplacer le parking extérieur et l’espace de collecte des ordures ménagères par de nouveaux espaces verts, un jardin partagé, un accès direct au jardin public situé face à la résidence, des parkings à vélos et de nouveaux cheminements piétonniers.

Critère n°3 : RÉSILIENCE

Respect du PLU de Paris.

Le projet a mobilisé des outils standards internationaux en matière de règlementation énergétique et s’inscrit dans le cadre de normes internationales en matière de responsabilité sociétale des entreprises (notamment le “European Housing Global Reporting” , qui constitue un cadre européen de reporting RSE pour les fournisseurs de logements sociaux et abordables).

Critère n°4 : CRÉATIVITÉ

Le projet permet de mettre aux normes de confort, esthétiques et de consommation énergétique un patrimoine des années 1970 souvent énergivore.

Cela contribue à redonner de l’attractivité à l’immeuble et au quartier et évite la stigmatisation du logement social.

L’innovation de cette réhabilitation réside dans la mise en place d’un système de production d’eau chaude sanitaire hybride : un couplage thermodynamique et micro-cogénération gaz, avec plus de 50% d’énergie renouvelable. L’innovation réside dans le couplage des deux systèmes. Le système comprend deux micro-cogénérations gaz couplées à quatre pompes à chaleur modulaires conçues pour récupérer les énergies fatales (les fumées des chaudières dédiées au chauffage central) et couvrir les besoins d’eau chaude sanitaire de la résidence. Le fonctionnement repose sur une synergie d’échanges permettant de gagner à chaque étape des gains en chaleur. Le pilotage et la gestion des unités de cogénération sont assurés par les pompes à chaleur modulaires développées spécifiquement pour cette application en couplage.

Ce concept offre un prix de production d’eau chaude très compétitif : pour 1 MWh d’énergie consommée, 1,95 MWh de chaleur est généré. Le coût finit par être inférieur à 4 € / m3, contre 6 € / m3 pour une solution classique, ce qui permet une économie d’environ 50% pour nos locataires.

Ce système permet de diviser par 2 le coût de la production d’eau chaude sanitaire, et de maintenir un niveau de charge locative abordable. Il fait converger la performance économique et sociale (lutte contre la précarité énergétique) mais aussi environnementale (introduction de 50% d’énergie renouvelable et division par 2 des consommations d’énergie et d’émission de CO2).

Critère n°5 : POTENTIEL DE RÉPLICABILITÉ

La réhabilitation de la résidence Gergovie est exemplaire et démontre l’implication d’ICF Habitat La Sablière dans l’expérimentation de systèmes innovants et la déclinaison de ces systèmes lorsqu’ils ont fait la preuve de leur efficacité.

Ainsi, la solution de valorisation des énergies fatales mise en œuvre (couplage thermodynamique et micro-cogénération gaz) est reproductible sur la plupart des bâtiments. Cette dernière devrait évoluer à terme vers 100% d’énergies renouvelables grâce à l’émergence progressive du biométhane.

Ainsi, ICF Habitat a d’ores et déjà dupliqué ce système sur d’autres résidences existantes avec l’utilisation d’énergies fatales : VMC, fumées, chaleur de serveurs informatiques (en cours), eaux usées…

Formée aux affaires internationales et européennes entre l’Angleterre et la France dans le cadre d’un double diplôme Sciences-Po Lille / Université du Kent, Marion a débuté sa carrière en plaidoyer et relations institutionnelles des organisations non gouvernementales, dans le secteur du commerce équitable (Label Max Havelaar France). Ses expériences sont aussi en lien avec les territoires, avec un passage en coopération décentralisée à l’échelle d’un conseil départemental.

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Issue des sciences sociales, de l’histoire de l’art et de l’architecture, après diverses expériences dans la gestion de projets culturels et la production audiovisuelle, Camille a travaillé dans la communication au sein du groupe VINCI : depuis les grands projets à l’international jusqu’à La Fabrique de la Cité, think tank dédié à la prospective urbaine

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Carla DONCESCU

Diplômée d’un master 2 en Economie du Développement à Panthéon-Sorbonne, et actuellement en formation alternance du Master 2 Relation Internationale et Action à l’Etranger dans la même Université, c’est à travers ces différents prismes et ses expériences à l’internationale qu’elle approche les problématiques de villes et territoires durables.

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Manon EXBALIN

Diplômée d’un Master en sociologie de la communication, Manon a travaillé précédemment pour Greenpeace, la Mairie de Paris (en particulier pour venir en aide aux étudiants), et le Ministère de la Transition Ecologique (DGALN – Mission Communication).

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Géographe de formation (Université d’Etat de Saint-Pétersbourg), elle a débuté au poste de géographe économiste à l’Académie d’Économie Agricole (Russie), avant de poursuivre sa carrière en France, en tant qu’assistante administrative et comptable (Air Liquide, Association TGV Provence Côte d’Azur, COFHUAT, Groupe Hervé)

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Avant de rejoindre l’équipe FVD, il a occupé plusieurs postes dans la gestion des collectivités  locales. Allant d’élu et adjoint au maire de sa ville natale Besançon, chargé des relations universitaires et de la coopération internationale puis Directeur du Développement économique de la Ville de Pantin, pour ensuite être directeur de cabinet à Montreuil où il a notamment piloté la refonte en profondeur du projet urbain vers davantage d’écologie et de développement durable, Il continue son parcours en tant que Haut Responsable de la Résilience de la Ville de Paris.

Il promeut une vision holistique et systémique du développement durable et apporte son expérience/expertise en résilience territoriale et en transition écologique et sociale.

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